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Les questions que vous pourriez vous poser...

Non, les engrais à base d'urine ne sont pas commercialisés actuellement. Nous sommes à la phase de recherche et de développement de la formule adéquate (Mars 2024). À noter également, qu'Ecofertilys n'est pas une entité juridique pour le moment, mais la dénomination du projet de recherche.

Nous sommes 2 investisseurs privés, 1 ambassadeur bénévole, 1 chercheuse, 1 assistante projet, tous originaires de Madagascar. Toute la phase de recherche et développement de la formule d'engrais est actuellement financée en fonds propres. Mais nous allons très rapidement chercher des compléments de financements auprès des bailleurs, de privés, etc, pour accélérer la création d'un laboratoire moderne et aux normes.

Pour simplifier les explications, l'urine est déjà un engrais naturel à la base, par exemple avec le lisain (Urine stockée pour réduire la présence de pathogènes) depuis l'antiquité. Cependant il est possible d'avoir un engrais plus concentré et beaucoup plus riches avec la nitrification. Le procédé consiste à sélectionner un mélange de bactéries spécifiques, qui vont transformer l'ammoniac en nitrites et les nitrites en nitrate (idéal pour les plantes). Le tout en créant un milieu favorable à leur développement (contrôle PH et température, ajout de micronutriments, oxygénation contrôlée, etc.) afin d'avoir le produit le plus efficace possible.

Tout d'abord, l'urine humaine est une source riche en nutriments essentiels tels que l'azote, le phosphore et le potassium, éléments clés favorisant la croissance des plantes. En recyclant ce déchet humain, disponible en quantité, renouvelable et illimité, nous transformons un produit souvent considéré comme indésirable en une ressource précieuse pour l'agriculture durable. En convertissant l'urine en un engrais nitrifié, nous améliorons sa stabilité, réduisons les risques liés aux odeurs, et surtout, nous augmentons son efficacité agronomique. La nitrification garantit que les nutriments présents dans l'urine sont disponibles sous une forme que les plantes peuvent facilement absorber, favorisant ainsi une croissance saine et durable. Opter pour l'urine comme matière première et procéder à sa nitrification représente une approche plus respectueuse de l'environnement. En réduisant la dépendance aux engrais chimiques synthétiques, nous contribuons à préserver les sols, l'eau et les écosystèmes. Notre méthode s'inscrit dans une vision circulaire, transformant un déchet en ressource et participant ainsi à la construction d'une économie plus durable.

Bien que d'autres possibilités de traitements existent déjà, avec la nitrification la logique au lancement est de respecter la forme liquide enrichie et concentrée. Rappelons que l'urine dans son état de déchet organique est déjà un engrais, mais sans la nitrifier, cela causerait un problème logistique, car elle contient environ 95% d'eau, ce qui reviendrait à déplacer des millions de litre de liquide pour un impact agricole limité. Des études sont cependant en cours également pour une forme solide sur la base d'un substrat végétal.

La problématique environnementale est mondiale. L'Europe, l'Amérique du Nord, l'Asie ont effectué des recherches avancées sur l'urine nitrifiée, tout comme la NASA d'ailleurs. Tous les scientifiques partagent cette vision : l'exploration et l'optimisation des propriétés fertilisantes de l'urine nitrifiée représentent une démarche cruciale et globale en vue de promouvoir des pratiques agricoles plus durables, de contribuer à la sécurité alimentaire mondiale et de répondre aux défis environnementaux actuels.

Nous mettons en place une réflexion pour collecter l'urine avec des toilettes sèches, plus précisément des urinoirs sans eau, à destination des femmes et des hommes. L'idée est d'avoir un produit exempt de matières fécales, réduisant de façon considérable le risque sanitaire. Un premier réseau de collecte au niveau du secteur privé, des écoles, des institutions, des ONG, devrait rapidement voir le jour, avant de démocratiser le concept dans les quartiers en manque de sanitaires.

Les différentes études internationales ne démontrent pas de risques majeurs, mais bien au contraire une vraie alternative aux engrais chimiques. À noter également qu'une fois l'urine nitrifiée et filtrée (charbon actif), nous pouvons effectuer un deuxième traitement, mais qui impacterait le coût de production (pasteurisation, distillation, etc.). Tout dépendra des résultats obtenus de la phase de recherche et développement lancée en mars 2024.

Les calculs seront liés à l'amortissement de la phase de recherche et développement, ainsi que fonction des financements divers qui pourraient nous être octroyés, que cela soit pour la collecte ou la transformation. Cependant, ce projet n'aurait de sens si nous n'offrions pas le tarif le plus accessible possible, pour un changement d'habitude des agriculteurs.

L'exportation n'est pas prévue dans un premier temps. Notre objectif est de nous concentrer sur Madagascar. Cependant, si des opportunités venaient à se présenter avec des pays importateurs, nous sommes ouverts à l'envisager, sans jamais délaisser nos ambitions locales.